Par Jérémie Walanda
Bangui, 12 Juin 2025 – (Eclipse d’Afrique) : Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé les troisième et quatrième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour la République centrafricaine (RCA), ouvrant la voie à un décaissement immédiat de 58 millions de dollars. Cette aide vise à répondre aux besoins persistants de financement de la balance des paiements du pays tout en préservant les dépenses consacrées aux services publics essentiels.
En effet, cet accord qui a été initialement approuvé en avril 2023 pour un montant total de 197 millions de dollars, devrait aider la RCA à stabiliser son économie en pleine lutte contre des problèmes de financement et de gouvernance. Le décaissement de 43,22 millions de DTS (environ 58 millions de dollars) porte le total des fonds décaissés à 124 millions de dollars, offrant ainsi une bouffée d’oxygène financière à un pays en crise.
La croissance économique de la RCA est prévue à 3 % en 2025, en hausse par rapport à 1,9 % en 2024, portée par une augmentation de la consommation énergétique, le redressement du secteur minier, des projets d’infrastructure et une amélioration de la sécurité. De plus, l’inflation, qui pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des centrafricains, devrait diminuer progressivement, en partie grâce à la baisse des prix du carburant effectuée en mai 2025.
Cependant, malgré certains progrès, les résultats du programme économique ont été jugés mitigés. Des risques considérables subsistent, principalement en raison de la nécessité d’accélérer les réformes sur le marché des carburants et sur la gouvernance. Les objectifs liés au déficit budgétaire et au financement intérieur ont été largement manqués, et le respect des obligations fiscales doit être renforcé.
C’est pourquoi monsieur Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI, a souligné l’importance du soutien financier et technique de la part des partenaires au développement pour la réussite du programme de réforme. Selon lui, l’amélioration de la gestion des finances publiques sera cruciale pour maîtriser les dépenses, limiter les arriérés et garantir l’efficacité des dépenses sociales. Il a également averti que le renforcement de la transparence sur le marché du carburant, ainsi que l’audit des coûts et des marges, sont essentiels pour améliorer la compétitivité et les recettes fiscales.
Dans un communiqué, le FMI a affirmé que les résultats positifs dépendent d’une gestion solide des finances publiques, notamment en période électorale, ainsi que de l’exécution déterminée du Plan National de Développement (PND) visant à promouvoir la croissance et à réduire les inégalités. L’avenir économique de la RCA repose sur la mise en œuvre efficace de ces réformes et sur le soutien continu de la communauté internationale.
Bref, l’accord au titre de la FEC s’inscrit donc dans le cadre d’une action concertée visant à renforcer la résilience économique de la République centrafricaine tout en répondant aux besoins humanitaires croissants du pays.