Par Jérémie Walanda
Bangui, 25 août 2025 – (Éclipse d’Afrique) : La République centrafricaine s’inscrit dans un mouvement panafricain qui émerge sur le continent, porté par une jeunesse déterminée à revendiquer justice et à réécrire son histoire. C’est dans ce contexte que le Mouvement Panafricain pour une Afrique Libre (MPAL) a organisé une conférence de presse au stade 20.000 places de Bangui, réunissant une foule composée de jeunes, de leaders communautaires et de personnalités politiques locales. L’objectif de cet événement était de lancer un appel solennel à la France et aux puissances occidentales, accusées de lourds préjudices subis par la RCA depuis la colonisation.
En effet, cette rencontre visait à éveiller la conscience des jeunes Centrafricains face aux nouveaux défis posés par le néocolonialisme et à poser un acte politique fort visant à obtenir des réparations pour les dommages causés par la colonisation et ses prolongements actuels. Parmi les personnalités présentes, plusieurs élus nationaux tels que les députés Vidal Syopathis, François Moussa Yakata et Moudjouvoko Francisco ont apporté un soutien institutionnel à cette mobilisation citoyenne.
L’honorable Vidal Syopathis a souligné que le MPAL va au-delà de la simple dénonciation des idéologies dévalorisantes pour l’Afrique, en prenant des initiatives concrètes telles que la demande de restitution des œuvres d’art pillées durant la colonisation. Une pétition a été mise à disposition du peuple centrafricain pour exiger cette restitution, jugée essentielle pour réparer les injustices historiques. « C’est une procédure longue, mais elle finira par porter ses fruits, » a déclaré le député.
De son côté, Gutenberg Socrates Taramboy, coordonnateur du MPAL, a abordé les formes modernes de colonialisme, affirmant que, même si les indépendances africaines ont mis fin à la colonisation directe, elles ont ouvert la porte à un néocolonialisme insidieux, marqué par des ingérences politiques, économiques et culturelles. Il a critiqué certaines ONG pour leurs liens jugés douteux avec des groupes rebelles, citant des cas concrets pour étayer ses propos, tels que l’affaire de Martin Joseph Figueira de l’ONG FHI 360.
Socrates Gutenberg Taramboy a également évoqué l’arrestation récente de Marouf Farhan Khalif, un citoyen américain d’origine somalienne, et a mis en lumière les enjeux liés à l’exploitation des ressources naturelles centrafricaines, soulignant ainsi la nécessité d’un contrôle national sur les richesses du pays.
En réponse à cette accumulation de « dommages historiques et contemporains », le MPAL exhorte la France et d’autres puissances occidentales à reconnaître leur responsabilité et à engager un processus de réparation. S’inspirant de l’exemple du Bénin, qui a réussi à obtenir de la France la restitution de plusieurs œuvres d’art, les organisateurs voient cette démarche comme une exigence de justice historique et un pas vers la restauration de la souveraineté africaine.
Notons que cette conférence de presse marque une étape dans la mobilisation de la jeunesse centrafricaine autour des questions de souveraineté et de mémoire collective. En choisissant le stade comme cadre symbolique, le MPAL a souhaité envoyer un message fort : une jeunesse unie, consciente et déterminée à ne plus rester passive face au néocolonialisme.