Par : Moussa Antony Dufélien
Bangui, 9 juillet 2025 – (Eclipse d’Afrique) : À l’heure où tous les États du monde entier courent vers les ODD 2030, Hervé Ndoba, ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine, critique l’architecture financière internationale qu’il considère comme un frein au développement économique des pays pauvres. Cette déclaration a été faite lors du 4e Forum sur le Financement du Développement (#FFD4) tenu du 30 juin au 3 juillet 2025 à Séville, en Espagne.
Il est nécessaire de déconstruire le système financier international afin de favoriser l’inclusion, la participation et l’intégration pleine et entière des préoccupations des États africains, et plus principalement des États les plus vulnérables, dans l’optique d’atteindre les objectifs de développement économique fixés pour les années à venir. Monsieur Hervé Ndoba a pris la parole pour défendre une vision audacieuse et indispensable : celle d’une refonte profonde de l’architecture financière internationale.
Face aux grands bouleversements géopolitiques et aux chocs économiques que le monde a connus, influençant considérablement les économies des pays, les pays fragiles comme la République Centrafricaine font face à des défis structurels et à une vulnérabilité accrue. C’est pourquoi Hervé Ndoba plaide pour un système qui renforce la voix des nations africaines en augmentant leur représentation dans les instances décisionnelles du FMI et de la Banque mondiale. En effet, il estime que leurs voix doivent être entendues pour que leurs priorités soient enfin prises en compte.
Parmi ses propositions, la RCA demande également l’accélération du processus de restructuration de la dette en intégrant des mécanismes plus rapides et inclusifs, tout en ouvrant la possibilité aux créanciers privés. De plus, la promotion des financements verts et l’accessibilité à faible coût des financements écologiques sont nécessaires pour soutenir les investissements dans plusieurs secteurs, notamment l’éducation, la santé et les infrastructures, afin de faciliter le relèvement socio-économique des États fragiles comme la République Centrafricaine.
En outre, une réaffectation massive des droits de tirage spéciaux (DTS) non utilisés vers les pays les plus vulnérables, sans conditions excessives, est essentielle pour garantir leur résilience. Enfin, il est temps d’introduire un véritable indice de vulnérabilité multidimensionnelle, qui reflète les réalités économiques, climatiques et sécuritaires des pays fragiles.
En concluant ses propos, Monsieur Ndoba a réaffirmé l’engagement indéfectible de la République Centrafricaine à mener des réformes sur le plan national, notamment en matière de transparence budgétaire, de mobilisation des ressources domestiques et de lutte contre la corruption. Toutefois, il a souligné que ces efforts doivent être accompagnés d’une transformation en profondeur du système financier mondial.
En définitive, son intervention résonne non seulement comme un appel à la solidarité internationale en faveur des pays fragiles et des pays pauvres, mais également comme une nécessité de construire un système financier international plus juste, plus équitable et plus efficace, afin d’assurer la stabilité, la paix et le développement durable.
