Par Moussa Antony Dufélien
Bangui, 28 juillet 2025 – (Eclipse d’Afrique) : « Si Nouradine Adam doit vraiment montrer qu’il soutient la paix et la justice, alors il est important pour lui de se remettre entre les mains de la justice pour que la vérité et la justice triomphent. », Dixit Mick COLLE, chef de bureau de la Cour Pénale Internationale à Bangui. Cette déclaration a été faite le jeudi 24 juillet 2025 dans l’enceinte de la Cour Pénale Spéciale de Bangui.
Aussitôt après le verdict de la Cour Pénale Internationale, qui a prononcé une peine de 12 ans d’emprisonnement pour Patrice Édouard NGAÏSSONA et 15 ans pour Alfred YEKATOMBE Rambo, le chef de bureau de la CPI à Bangui a demandé à Nouradine Adam de se rendre à la justice.
La condamnation de ces deux anciens leaders des antibalaka devant la Cour pénale internationale marque une étape importante dans le processus de paix et de justice en République Centrafricaine. Cependant, d’autres prévenus courent encore dans la nature, à l’exemple de Nouradine Adam, et d’autres encore. À ce jour, d’autres mandats d’arrêt émis par la Cour souffrent encore dans le placard et peinent à être exécutés.
Pour Mick COLLE, le seul chemin vers la paix et la réconciliation pour les présumés auteurs de ces crimes graves est la justice. « Si Nouradine ADAM veut montrer qu’il est un vrai leader et un homme de foi, il doit prendre ses responsabilités et se rendre à la justice. » Il affirme en ces termes : « Il ne reste plus qu’un seul mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale concernant les événements de 2013. Celui qu’on nomme monsieur Nouradine Adam. Si Nouradine Adam doit vraiment montrer qu’il soutient la paix et la justice, il est important pour lui de se mettre entre les mains de la justice pour que la vérité et la justice triomphent. À monsieur Nouradine Adam, je dis ceci : en tant qu’homme de foi, vous savez que le véritable leadership repose sur la vérité, la justice et la responsabilité. Si vous êtes réellement engagé en faveur de la paix et de la stabilité en République Centrafricaine, le seul chemin crédible pour vous est de passer par le processus de justice. L’éviter ne correspond pas aux valeurs d’intégrité et de devoir que la foi exige. »
Amadou Hampâté Bâ, dans son ouvrage Étrange Destin de Wangrin, disait : « Si la justice tarde à venir, c’est qu’elle est allée loin pour chercher un gros bâton pour venir châtier les coupables. » Nouradine Adam entendra-t-il raison et se rendra-t-il, ou bien attendra-t-il que la justice elle-même aille le chercher ? C’est la question que l’on se pose.
Notons que cet appel n’est pas seulement adressé à Nouradine Adam ; il s’adresse également à tous ceux qui, comme lui, ont commis des crimes graves en République Centrafricaine depuis 2003 jusqu’aux événements de 2013-2014.
